
La Tanzanie célèbre ses femmes toute l’année
Au pays du safari, où dans la savane bien souvent la lionne fait la loi, la place de la femme prend une toute autre mesure. En ce mois de mars, placé sous le signe de la féminité, avec la journée du 8 Mars dédiée internationalement au droit des femmes, focus sur la Tanzanie, où de nombreuses actions sont mises en oeuvre pour favoriser la parité.
Une femme à la tête du pays
Le 19 Mars 2021, les tanzaniens assistent au serment de sa toute nouvelle dirigeante, Samia Suluhu. Jusqu’alors vice-présidente sous Magufuli, c’est à la mort de ce dernier que cette native de Zanzibar prend les rênes de son pays. Première présidente en Tanzanie, cette femme à la force tranquille règne d’une main de maître sur le pays du safari, toujours dirigé par des hommes. On lui prêtera même cette citation, preuve d’une main de fer dans un gant de velours : « J’ai peut-être l’air polie et je ne crie pas quand je parle, mais le plus important, c’est que tout le monde comprenne ce que je dis et que les choses soient faites comme je le dis. »
Née en 1960 à Zanzibar au sein d’une famille modeste, avec un père instituteur et une mère au foyer, Samia Suluhu a su braver tous les obstacles pour arriver à la tête de son pays. Titulaire d’un master en « développement économique communautaire » de l’université libre de Tanzanie (Dar Es Salaam) et de l’université du Sud du New Hampshire au Etats-Unis, elle a débuté sa carrière politique au sein du gouvernement de Zanzibar à la fin des années soixante-dix, avant de parvenir à l’Assemblée nationale tanzanienne en tant que ministre, début 2000. Une ascension qui la mènera vers les plus hautes sphères du pouvoir.
Véritable modèle international, Samia Suluhu a toujours encouragé les femmes à poursuivre leurs rêves. Et dans un continent où les femmes sont bien souvent laissées à des tâches plus ménagères, son parcours en inspirera plus d’une.

Au coeur du Serengeti, un camp de charme tenu par des femmes
Dans le sillon de l’histoire de leur désormais présidente, des femmes se sont unies, sous la houlette du groupe hôtelier Asilia, pour ouvrir un camp au coeur du Serengeti. Niché dans les plaines, spectateur de la grande migration et de nombreuses scènes dont seule la savane a le secret, le camp Dunia se démarque par son système entièrement féminin. Du management au staff, en passant par les chauffeurs-guides de safari et le personnel du prestigieux restaurant, aucun homme à l’horizon.
Le Dunia est le seul camp d’Afrique entièrement dirigé par des femmes. Dans une industrie et un pays habituellement dominé par les hommes, cette structure hôtelière de charme fait preuve d’originalité. Connues comme les Wonder Women du Dunia, ces femmes de tous âges et tous horizons ont su créer un camp où la magie de la nature ne cesse de faire son oeuvre.
Doté de sept tentes, dont une familiale, les voyageurs de passage au Dunia ne connaissent que trop bien le pouvoir de ce camp, faisant partie de la filiale Asilia.

La Tanzanie ne cesse de se développer pour et par les femmes, qui se réapproprient le rôle de la lionne, dont elles ont longtemps été privées. Dans tous les domaines, beaucoup reste encore à faire, mais une réelle ambition de parité se fait sentir, dans un pays d’Afrique de l’Est pourtant longtemps dominé par le lion.